jeudi 12 mars 2015

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Patrick Modiano (Prix Nobel de Littérature 2014)

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier – Patrick Modiano
 
Sur la couverture il y avait le fameux bandeau rouge en papier, qui veut dire « Attention ! C’est THE livre ! Si tu l’as pas lu t’es foutu ! ». En l’occurrence, sur celui-là il y’avait « PRIX NOBEL DE LITTERATURE 2014 », en lettres majuscules. La classe. Un gage de qualité.
A ce moment-là, avant même de savoir de quoi ça parle, je me suis sentie, comme au cinéma. Quand vous arrivez devant la salle et que vous levez le nez pour regarder les affiches. Vous avez le choix entre tout un tas de films et vos yeux se posent sur celui où il est mentionné en lettres dorées : « palme d’or à Cannes ». A ce moment-là, l’espace d’un instant vous vous dites « ah, oui ! C’est LE film dont tout le monde parle ! » Vous hésitez, une seconde « il faudrait peut-être que j’aille le voir… », et puis vous vous ressaisissez en repensant aux bouses, indigestes et snobinardes, que sont, souvent, les palmes d’or.
Autant j’y réfléchis à deux fois, voire plus, pour le cinéma, autant là, je ne me suis pas méfiée.
Je ne connaissais pas l’auteur, je n’avais lu aucunes critiques. Je me suis donc lancée, sans aucuns préjugés, dans le texte. Je ne m’attendais à rien, et ça tombais bien, parce que je n’ai rien obtenu.
Si le livre est court, le style est long. Plein de flashback (on zappe sur 3 époques de la vie du gars), de détours et de redondances. Autant vous le dire, si je n’avais pas été aussi concentrée sur l’histoire pour ne pas me perdre dans les méandres temporels, je me serais emmerdée. C’était à deux doigts. Mais comme dirais mon père : à côté c’est pas dedans. Alors, je ne me suis pas ennuyée mais je ne me suis pas éclatée non plus. Vous me direz : ce n’est pas le propos. C’est un texte sur la mémoire et l’oubli, les réminiscences de l’enfance, l’angoisse... C’est pas joyeux-joyeux, sans être archi-noir non plus. Et c’est bien là le problème : C’est pas. Pas gai, pas triste, pas dynamique… pas clair non plus, d’ailleurs. Bref, je n’ai pas été touchée, ni émue, ni rien du tout.
A l’heure où j’écris ces lignes, il me vient un doute : peut-être suis-je passé à côté d’un chef d’œuvre ? Peut-être suis-je une imbécile (l’angoisse !) ? Alors je suis allée voir les impressions des Critiques Littéraires sur le web, quelques exemples :
-        Télérama : Roman parfaitement accompli, grave et, par instants, déchirant – qui pourrait bien être, au fond, un pur roman d’amour.
-         L’Express : Ce nouveau livre, bref et intense, surprend aussi par son ambiance funèbre, sa mélancolie déchirante. Comme s’il se trouvait hanté par les échos lointains d’une jeunesse tourmentée, que la fiction viendrait enfin sublimer. Sincère, bouleversant, magnifique.
La vache ! Donc, c’est officiel : je suis une béotienne, au sens strict du terme.
Pour me consoler de cette rude vérité, je suis allée lire les commentaires des internautes, simples lecteurs de base et blogueurs.  Et je me suis rendu compte qu’effectivement je suis une béotienne, mais que je ne suis pas la seule ! On est tout plein de gros blaireaux à être passés à côté de ce chef d’œuvre de sensibilité. Ça m’a fait chaud au cœur. Alors merci les filles et les gars, qui comme moi sont un peu bourrins, handicapés des sentiments, sans doute.
 
Psssiiitt : Et finalement, il servait à quoi le personnage de Gilles Ottolini ???

3 commentaires:

  1. Moi non plus j'ai pas adhéré, trop intello pour moi !

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  2. Oh mon dieu ! J'ai failli faire pipi dans ma culotte en lisant ta critique ! J'ai pas passé les 30 premières pages... je suis un blaireau aussi :)

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  3. J'ai détesté ! Heureusement, je l'avais emprunté à la bibliothèque ...

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