vendredi 29 janvier 2016

"Jeudis de l'éducation" : Quand l'école t'inspire un projet à faire "à deux"

Bon, bon, bon… Donc, cette semaine, le thème des jeudis de l’éducation est « s’impliquer à l’école de nos mômes ». Et, encore une fois, c’est un sujet qui me parle.
Je n’ai jamais été une grande fan de l’Education Nationale. Les grands principes d’éducation, en général, me filent de l’urticaire. Et du coup, en mère un peu barrée, flippée et (trop) fusionnelle, il était impossible pour moi de ne pas m’impliquer dans la scolarité de ma fille. Parent d’élève depuis la maternelle, accompagnatrice, pâtissière, bénévole universelle… : la totale.
Mais ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui, c’est d’un projet ludo-pédagogique, que j’ai imaginé pour mon ado. Le projet « B et G ». Nos initiales pour notre projet :
Tout a commencé en 2013. L’ado était en 5e. Sa prof de français donne à la classe « le voyage inspiré » de Jean-Côme Noguès à lire.
C’était le mois d’octobre, il faisait gris, elle attendait les vacances et son anniversaire, bref l’histoire de Christophe Colomb a fait un bide.
Pour la soutenir et aussi pour l’encourager à lire, je lui ai proposé de le lire aussi pour qu’on en discute.
C’était le mois d’octobre, il faisait gris…. Bref j’ai passé une après-midi entière à lire et l’histoire de Christophe Colomb est passée à deux doigts de faire un second bide. Mais bon… Pleine de bonne volonté je lance la discussion : comment t’as trouvé ? ça t’as plus ? c’était chouette hein ?
Mes questions étaient plus longues que ses réponses : moué… bof… ché pas… Le flop total.
Comme les vacances étaient à portée de main, je lui propose de résumer le livre en un roman-photo, fait avec des Playmobil. On réfléchit, on discute autour du livre, on fait un story-board et nous voilà à plat-ventre dans le jardin en train de photographier des Playmobil costumés avec des kleenex et du scotch.
L’objectif de réhabilitation du livre était atteint, le résultat n’était pas trop vilain mais après ? L’histoire aurait pu s’arrêter là.
Mais une idée me traverse l’esprit : il est toujours en vie Jean-Côme Nogués ? Google me dit que oui. Je passe donc un coup de fil à la maison d’édition en demandant gentiment comment le joindre. La dame me dit de lui envoyer une lettre, qu’elle la lui transmettra. Sans trop y croire, on envoie. Et quelques jours plus tard, on reçoit une superbe lettre manuscrite ! L’ado est stupéfaite ! Fière mais sciée que l’auteur lui ai répondu.
De là, elle fourmille d’idées, d’attentes, d’envies. Il lui faut d’autres projets. Le mois suivant on s’attaque à l’émission « maison à vendre » : on ravage la maison des Playmobil, la nôtre est un champ de bataille. On créée une page Facebook pour partager nos créations.
Si Stéphane Plaza boude notre courrier (apparemment il n’aime pas être comparé à un Playmobil, les magazines people lui ont souvent fait le coup), sa décoratrice, Sophie Ferjani, aime le roman-photo et le partage avec ses copines.
« B et G Créations » est officiellement lancé.
L’ado continue d’imaginer et embraye sur un calendrier de l’Avent (24 jours / 24 images).
Puis elle trouve que les histoires c’est bien, mais qu’inventer les siennes c’est mieux : Elle en réalise une courte sur un resto, puis un coiffeur et plus tard sur un dinosaure dans les glaces (en plein mois d’août, elle a foutu du talc de partout).
En parallèle, je trouve sur Internet, un concours photo proposé par une galerie d’art et un artiste/photographe/collectionneur-de-playmobil. On se lance. Sa photo est primée. Elle passe dans le journal. C’est la fête ! Et je me dis, que comme elle ne peut pas faire de sport (lire les billets de la rubrique l’Educ’ Nat’ et moi), finalement les concours c’est pas mal du tout pour l’estime de soi. J’en dégotte un deuxième. Sa photo est encore primée. Entre temps, elle rencontre « Emma » de « Scènes de ménage » et « Fabien » l’encourage lui aussi. L’aventure continue et s’emballe même.
Pour les 40 ans de Playmobil, on lance un marathon photo : 40 ans / 40 semaines / 40 thèmes / 40 photos. Je vous le dis : 40 semaines c’est vachement long !
En aout 2014, je trouve sur Internet, un concours-photo organisé par Playmobil France. Les auteurs des 40 photos choisies par le jury recevront un Playmobil 60 cm (ceux des magasins) et UN d’entre eux son poids en Playmobil. Elle me dit : mon poids en Playmobil ? Bof, j’ai déjà tous ceux que je veux mais le Playmobil 60 cm il me le faut ! Chaque jour qui passe des dizaines d’images viennent grossir l’album du concours. Plus de 1500… si je doute, elle pas du tout. Et elle a raison puisqu’elle remporte un Playmobil 60 cm pilote d’avion. Sur ce, elle remporte encore un prix dans un petit concours, rencontre Teheiura de l’émission « Koh Lanta » et repars pour un calendrier de l’Avent. Toujours en décembre 2014, on lui demande de venir faire des animations avec son sous-marin Playmobil lors d’une exposition de jouets, au Musée de la Plongée.
A l’été 2015, je trouve, encore sur Internet, un grand concours-photo proposé par la ville d’à-côté. Le sujet est de mettre en valeur le patrimoine local. Rien à voir avec les Playmobil. Donc je lui propose un devoir de vacances : trouve une solution pour mettre en valeur le patrimoine avec des Playmobil. Une de ces photos est primée et deux sont choisies pour l’exposition qui en découle.
Un peu de répit en 2016 ? Pas sur… la voilà repartie pour 2 nouveaux concours.
Finalement s’impliquer à l’école c’est quoi ? c’est faire du bénévolat dans les petites classes : aller se balader, aider la maitresse, faire des gâteaux, moucher des nez. Se rendre utile en profitant encore un peu de son enfant. Et puis d’un coup, tout s’arrête : au collège on te fait clairement comprendre que… tu dégages. On n’a plus besoin de toi, tout est fermé et même en tant que parent d’élève, ton rôle est très limité. Alors pour continuer à t’impliquer et du coup partager des choses avec ton gamin – parce que soyons réalistes, entre les cours, les devoirs et deux/trois activités extra-scolaires il ne reste plus beaucoup de temps pour faire des choses à deux – il faut, à mon avis, entrer dans les cours. Essayer de rendre le programme d’histoire un peu moins soporifique, aller au musée, relooker les livres avec des Playmobil, bref s’adapter. En d’autres termes : grandir en même temps qu’eux.
 Et sinon, Les jeudis de l'éducation c'est par ici : http://www.wondermomes.fr/
Et pour découvrir "B et G Créations" c'est par là : https://www.facebook.com/B-et-G-Créations-749984761685643/?ref=hl
 
 

4 commentaires:

  1. Waouh supers idées bravo à toi et à ton ado !!!!

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  2. Je dois préciser qu'au départ c'était vraiment un projet à 4 mains et que, petit à petit, je lui en laisse les rênes. Mises en scène, prises de vues maintenant elle sait faire toute seule.

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  3. C'est juste... Incroyable ! Si ma mère faisait un dixième de ce que tu fais pour ta fille (et surtout le respect de sa passion pour les Playmo, je veux dire... Combien de parents auraient déjà tout jeté en disant qu'elle est trop vieille pour ça maintenant ?) je serais très contente !

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  4. J'ai eu ce problème. Dès qu'elle est entrée en 6° on a commencé à me dire qu'elle était trop grande pour les Playmobil. J'y ai beaucoup réfléchi, je me suis demandé s'il y avait un âge limite et si je ne faisais pas une erreur de la laisser jouer mais aussi de quel droit on se permettait de la/nous juger. Ca m'a chiffonnée un moment et puis cette histoire de roman-photo m'a donné une magnifique porte de sortie : à partir de là, elle n'a plus joué, elle a créé >> du coup ça n'a plus posé de problèmes à personne. Je me marre ! Voilà comme une pirouette linguistique nous a débarrassé des moralisateurs et bien-pensants, qui, soit dit en passant, feraient bien de s'occuper de leur c...

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