mercredi 2 juillet 2014

Pédagogie

Comme vous le savez, l’ado-naissante a un problème de genou (1). Depuis que nous avons découvert cela, j’ai entamé un « pèlerinage pédagogique ». Tel Moïse, j’ai pris mon bâton, pour une longue traversée du désert. Et, je sens qu’elle va être longue, cette traversée…
A chaque nouvelle personne rencontrée, il faut expliquer, raconter, détailler pour essayer de faire comprendre – à des gens que ça ne regarde pas forcément – quel est son problème.
Ça a commencé par la famille :
C’est important la famille, un vrai soutien. Ils sont toujours les 1ers à s’inquiéter et à poser les questions es-sen-tielles.
-          Mais de qui elle tient ça ? Pas de moi en tout cas !
-          Ça doit être du côté de son père ! T’as demandé à son père ?
-          C’est pas grave, hein, ça lui passera en grandissant.
Ça a continué au collège, avec le prof de gym, qui n’arrive pas à comprendre pourquoi un jour elle a des béquilles et que le lendemain elle n’en a plus. Pourquoi elle est dispensée de gym, alors qu’elle n’a rien. C’est basique un prof de gym :
membre cassé = plâtre = feignassage sur le banc
membre pas cassé = cours de gym
Y’a pas d’autres options. C’est pas un prof de maths : il ne peut y avoir ni variables, ni inconnues.
Nous avons tout de même fait l’effort de le rencontrer, pour lui expliquer le problème, avec un petit schéma – pour les nuls, comme on nous l’a expliqué à nous – et il nous a répondu : Les gosses, à cet âge-là, c’est tous des tire-au-flanc (je cite).
Je résume évidemment, y’en a d’autres, et y’en aura encore d’autres.
Si je prends le temps d’écrire ce billet aujourd’hui, c’est parce que nous sommes allées à un mariage ce week-end et que j’ai entendu ma mère raconter que la petite avait un problème au genou, et de me demander :
-          C’est quoi qu’elle a déjà ?
Là, j’ai compris que la traversée serait beaucoup, beaucoup plus longue que prévue…
 
 Andréa, qui compte bien ouvrir la mer Méditerranée, un jour…
 
(1) Rappel, pour ceux qui n’ont pas lu le billet « malade imaginaire » : il lui manque un morceau d’os dans le genou. C’est irréversible, inopérable, irrévocable, ir… vous avez compris l’idée. Sans crier gare, la rotule dévie, provoque un épanchement et tout le genou se bloque. Ça peut durer deux heures, deux jours… Jusqu’à présent, aucun des professionnels de santé que nous avons rencontré n’avait vu ça.

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